Dans l’antiquité :

En l’an – 1 166 avant J.C. Des grèves des ouvriers en Égypte de Deir-el-Médineh représentent le plus ancien conflit ouvrier connu de l’Histoire. Les ouvriers recevaient comme salaire des rations de nourriture (pain, bière et des céréales). Ils manifestèrent à cause de retards d’approvisionnement et à cause de la mauvaise qualité des aliments.  Ce premier mouvement de grève connu de l’Histoire obtiendra finalement la satisfaction de ses revendications.

Des grèves au Moyen Age :

En 1 272 au Moyen Age, les chevaliers du roi de Chypre et de Jérusalem refusent de continuer leur service militaire parce qu’ils estiment avoir assez combattu pendant l’année.

Au XIVe siècle, les paysans français se révoltent contre le régime féodal et la noblesse. On appellera cela les jacqueries.

En 1539, les ouvriers des imprimeries de Lyon font grève pendant 3 mois contre la perte de leur pouvoir d’achat et la perte de leurs droits. La grève s’étend à d’autres villes comme Paris. Les ouvriers gagneront.

Une grève belge de 1886

ou révolte sociale constituera une vague d’émeutes et de grèves ouvrières insurrectionnelles, principalement dans les bassins industriels des provinces de Liège et de Hainaut. La révolte fut provoquée par des inégalités sociales grandissantes dans un contexte de crise économique.

Des grèves au XVIIIe et XIXe siècle

1791, les lois « Le chapelier » interdisent les grèves et les coalitions de métier ;

1810, le code de Napoléon 1er soumet à l’agrément du gouvernement toute association de plus de 20 personnes et réprime très sévèrement toute coalition ouvrière tendant à la cessation du travail ou à la modification des salaires ;

Novembre 1831 « la révolte des canuts » à Lyon : les ouvriers de la soie, débutent une grève destinée à faire respecter l’application d’un accord collectif sur les prix de façon. Elle se transforme en révolte armée aux cris de : « Vivre libres en travaillant ou mourir en combattant ». Elle est durement réprimée par l’armée. Les grévistes casseront leurs machines ;

1849, Une loi contre les coalitions ouvrières et patronales ;

1864, La loi « Olivier » reconnait le droit de grève et supprime le délit de coalition ;

1884, Grève de mineurs d’Anzin, donnera naissance le 21 mars, la loi Waldeck-Rousseau instaurant la liberté syndicale ;

1892, loi de conciliation : élaboration de règlements pacifiques des conflits collectifs du travail ;

1895, Création de la Confédération générale des travailleurs (CGT).

Des grèves au XXe siècle :

1906, La chartre d’Amiens « préconise comme moyen d’action la grève générale« .

1908, les ouvriers des Sablières de la Seine, organise la première grève pour revendication salariale. Clémenceau réprimera la grève ;

1909, Première grève d’agents publics aux PTT

1910, Première grève des cheminots ;

1917, Création des délégués d’atelier ;

1919, Traité de Versailles qui entérine la création de l’Organisation internationale du travail (OIT). Création de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) ;

1936, premier mouvement de grève généralisé (et spontané) en France, après la victoire du Front populaire, qui mobilise de 2,5 millions de grévistes et 9 000 usines occupées – Loi sur les procédures de conciliation et d’arbitrage, tous les conflits collectifs du travail doivent être soumis aux procédures de conciliation et d’arbitrage avant toute grève et tout lock-out « les accords de Matignon » établiront les congés payés, des avancées salariales et limitant le travail à 40 heures par semaine

1941, La « chartre du travail » : Le régime de Vichy, interdit la grève et dissout les syndicats ;

1944, Une ordonnance rétablit le droit de grève et les syndicats – La Corporation paysanne est dissoute – Création de la Confédération française de l’encadrement – Et de la Confédération générale des cadres (CFE-CGC), sous le nom de CGC – Création de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) ;

1946, Création du Conseil national du patronat français (CNPF). Inscription dans le Préambule de la Constitution :

  • du droit de grève : « Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent » ;
  • du droit syndical : « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix ».

L’après 1947 :

1947, Un décret met fin aux fonctions des ministres communistes du gouvernement Ramadier – Création de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) ;

1948, Les mineurs en grève dans la plupart des régions de France avec des revendications salariales ;

1950, Arrêt du Conseil d’État du 7 juillet « arrêt Dehaene ». Le droit de grève est accordé aux fonctionnaires civils (exception pour les compagnies républicaines de sécurité (CRS) les personnels de police, les magistrats 

Il réinstaure une conciliation obligatoire et une procédure d’arbitrage facultative ;

1953, Grève des fonctionnaires contre un projet visant à reculer l’âge de la retraite (un succès pour les syndicats) ;

1961, Une loi de finances rectificatives porte sur les conditions du « service fait » et « non fait » des fonctionnaires et la retenue pour fait de grève appliquée selon la règle du « trentième indivisible » ;

1963, Grève générale des mineurs des Charbonnages de France. Le général de Gaulle fait procéder à des réquisitions de grévistes. À l’issue du conflit, les grévistes obtiennent une augmentation salariale et une quatrième semaine de congés payés – Institution d’un préavis syndical de cinq jours avant le déclenchement d’une grève ;

1964, Création de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) ;

Du 13 mai au 30 juin 1968,

Un mouvement étudiant paralyse les facultés, bientôt rejoint par les ouvriers des usines qui se mettent en grève générale. Le nombre de grévistes sera estimé à 10 millions. Le mouvement a diverses conséquences : les accords de Grenelle (hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti [SMIG] de 35% et des salaires de 10%) et la dissolution de l’Assemblée nationale. Des élections des 23 et 30 juin s’achèvent sur un raz-de-marée électoral en faveur des gaullistes,

Les principaux événements de ce fameux mois de mai :

Le 3 mai, occupation de la Sorbonne par des étudiants puis des émeutes le 4 mai faisant 481 blessés ;

Le 10 mai manifestation d’étudiants place Denfert-Rochereau, puis occupation du Quartier latin : « la nuit des barricades »

Le 11 mai Georges Pompidou cède aux revendications des étudiants ;

Le 15 mai occupation du Théâtre de l’Odéon et organisation d’un meeting ininterrompu jusqu’au 21 mai ;

Le 16 mai occupation d’une cinquantaine d’usines dont Renault ;

Le 18 mai 2 millions de grévistes … 4 millions le 20 mai ;

Le 19 mai le Festival de Cannes s’arrête par solidarité ;

Le 22 mai grève à l’ORTF, un total de 8 millions de grévistes, Cohn-Bendit interdit de séjour en France ;

Le 24 mai barricade rue des Écoles, Charles de Gaulle annonce un référendum sur la participation ;

Le 25 mai, 9 millions de grévistes, plus de téléphone, plus d’essence… ;

Le 27 mai les accords de Grenelle ;

La 29 mai, disparition de de Gaulle à Baden-Baden ;

Le 30 mai, grève dans l’Enseignement national et dissolution de l’Assemblée nationale ;

5 juin reprise d’activité dans la fonction publique ;

7 juin, violents affrontements chez Renault à Flins ;

  1. juin le gouvernement interdit les manifestations ;

30 juin évacuation de la Sorbonne et de l’Odéon ;

30 juin élections législatives. Large victoire des gaullistes UDR et de leurs alliés (Union des démocrates pour la République) qui remportent la majorité absolue des sièges. L’opposition subit un échec retentissant.

L’après 1968

1973, Grève à l’usine de montres Lip. Les ouvriers fonctionneront en autogestion durant de nombreux mois ;

1974, Grève aux PTT pour l’augmentation des salaires et la titularisation des auxiliaires ; contre l’insuffisance des effectifs et une modernisation mal gérée. Le 7 août, une loi relative à L’ORTF désigne « les catégories de personnel ou les agents qui doivent demeurer en fonction » ;

1975-1977, Grève de près de 30 mois au quotidien Le Parisien libéré (devenu depuis Le Parisien) contre la fermeture de l’imprimerie et un plan de licenciements afin de réaliser des économies ;

1982, Grève des travailleurs immigrés dans des usines Citroën (dont Aulnay-sous-Bois), qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail. Le conflit s’achève grâce à une médiation ;

1983, La « loi Le Pors », dispose notamment que les fonctionnaires peuvent exercer le droit de grève dans le cadre des lois qui le réglemente

1989, Grève de sept semaines chez Peugeot, avec occupation de la forge. Les ouvriers revendiquent une augmentation salariale. Le conflit se dénoue après une médiation qui débouche sur un accord partiel.

1995, Grève nationale contre le plan de réforme de la sécurité sociale et des retraites du Premier ministre, Alain Juppé, qui envisage, entre autres, d’unifier les régimes spéciaux de retraite. De nombreuses concessions permettent la fin du mouvement, le plus important depuis Mai 68 ;

Les années 2 000 :

2003, Grèves contre la loi sur la réforme des retraites proposées par François Fillon, ministre des Affaires sociales ;

Mars-avril 2006, Des grèves nationales interprofessionnelles visent à soutenir le mouvement étudiant contre le contrat première embauche (CPE), à destination des moins de 26 ans. Elles réunissent plusieurs millions de personnes dans la rue. La loi est promulguée mais le dispositif du CPE est suspendu jusqu’à son remplacement par une nouvelle loi.

2010, Grèves contre le projet de réforme des retraites ;

2016, Mouvements et grèves contre la « loi El Khomri », ou « loi Travail » portée par le gouvernement de Manuel Valls, qui réforme en profondeur le code du travail et s’attaque à la hiérarchie des normes en droit du travail ;

2017, Mouvements et grèves contre les « ordonnances Macron », qui plafonnent les indemnités prud’homales et mettent en place la rupture conventionnelle collective fusionnent les instances représentatives du personnel dans l’entreprise  f

2018, Grèves à la SNCF contre la fin du statut de cheminot et l’ouverture à la concurrence du ferroviaire ;

2020, Mouvements et grèves contre la réforme des retraites. La réforme est finalement suspendue en raison de la crise sanitaire liée au Covid19 ;

2022, Grèves de 3 semaines, dans les raffineries qui perturberont l’approvisionnement des stations-service. Pour limiter la pénurie de carburants, le gouvernement annoncera la réquisition de certains personnels.

Cette liste est loin d’être exhaustive,

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