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Le numerus clausus : quésaco ? -

Le numerus clausus 

Le numerus clausus, signifiant « nombre fermé » en latin. Ce terme désigne le nombre limite d’étudiants de 1re et de 2e année pouvant passer en niveaux supérieurs (études médicales), sur le plan niveau national.

A la fin du XIXe siècle, dans la Russie tsariste, le terme « numerus clausus » naîtra pour désigner les restrictions d’accès à l’université concernant … des Juifs. Ainsi en 1887, le gouvernement décide que la proportion de Juifs autorisés à suivre des études supérieures : entre 3 et 10%.

Ce même type de numerus clausus est instauré dans les universités allemandes par les nazis en 1933.

En France :

Dans les années 1920-1930, le nombre des médecins s’accroît. Surtout par des médecins roumains d’origine juive. Syndicats médicaux et doyens des facultés de médecine s’alarment de cette « pléthore ». Elle dépasse de beaucoup, pense-t-on, les besoins de la population. Elle risque d’entraîner une paupérisation de la profession médicale.

Dès juillet 1940, en France paraissent de nouveaux textes législatifs antijuifs. La loi du 17 juillet 1940 stipule que, désormais, pour être employé par une administration publique, il faut posséder la nationalité française à titre originaire. Enfin, la loi du 16 août 1940 réorganise la profession médicale. Elle stipule que « nul ne peut exercer la profession de médecin en France s’il ne possède la nationalité française à titre originaire »

Une circulaire apporte quelques assouplissements :

à la loi du 16 août. Elle prévoit des dérogations :

  • Au médecin « qui s’est profondément intégré à la communauté française, par son mariage avec une française d’origine et la création d’une famille française. Encore parce que : né en France et qu’il y a accompli son service militaire ».
  • On pourra aussi tenir compte non seulement des services militaires et scientifiques du postulant. Mais aussi de ceux de sa famille.
  • Le médecin qui demande à bénéficier d’une dérogation peut continuer à exercer jusqu’à la décision définitive de la commission.

En France, depuis 1971, l’expression désigne un nombre maximal de candidats pouvant passer en deuxième année de médecine (de médecine, d’odontologie, de pharmacie, de kiné et de sages-femmes).

Entre 1971 et 2020, les études de santé s’avèrent réglementées et soumises à un numerus clausus. Un numerus clausus fixé par arrêté signé par les ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé.

Récemment :

Ce numerus clausus maintenu : sous prétexte qu’avec moins de médecins, cela entraînerait moins de prescriptions donc moins de dépenses à rembourser ! (Ils doivent ignorer la règle de trois).

Le « numerus clausus » atteindra un taux très bas dans les années 90 (3 500 en 1993), pour remonter à 9 314 pour l’année 2019.  

En 2017 : 13.472 étudiants admissibles en deuxième année – dont 8.124 en médecine – pour 60.000 étudiants inscrits au concours.

Le numerus clausus laissera sa place progressivement à un « numerus apertus » (2021). Un numerus clausus qui peut augmenter dans le temps. Ce qui ne veut pas dire qu’on multipliera par trois les médecins en formation. Et encore moins : qu’on supprima le concours. « Les annonces du gouvernement comprises par les lycéens et les parents comme la fin de la sélection ». Remarque Nicolas Lunel, président de l’Association Nationale des Étudiants en médecine de France  (ANEMF). Ce qui est faux. « Nous ne sommes pas en capacité de former des dizaines de milliers de médecins ! »

Tout le monde aujourd’hui s’accorde pour reconnaître que ce numérus clausus s’avérait injuste. Discriminatoire et très éloigné des besoins nécessaires. Un gâchis qui concernait chaque année 25 000 étudiants. Et chacun d’entre nous qui désire consulter un médecin découvre aujourd’hui les résultats de la pénurie actuelle de médecins (en particulier de certains spécialistes). On parle même de déserts médicaux, voire-même de généralistes qui ne prennent plus aucun nouveau patient !

D’où l’annonce d’une réforme en 2018 !

  • En mars 2020, les universités devaient publier le « numerus apertus (« nombre ouvert ») pour la rentrée 2021-2022. Avec la crise sanitaire, la date butoir a été repoussée en mars 2021.
  • À cette même date, certaines universités n’ont pas réussi à fixer un chiffre. Suite aux manques de communication entre les établissement » et le ministère.
  • Finalement, à ce jour, aucun « numerus apertus » de publié au niveau national. 

Le numérus clausus restreint le nombre d’étudiants en médecine en France métropole. Il oblige nombre d’entre eux, de continuer leurs études médicales, dès la deuxième année, dans d’autres pays : (Belgique, Espagne, Tchéquie, Portugal, Italie…). Cela peut faire courir un risque qualitatif, ou une inégalité de niveau parmi ces médecins du futur.

Ainsi Cuba, la Chine et la Russie envoient nombre de médecins en coopération dans des pays étrangers. Mais ces « médecins » atteignent un niveau de formation à peine supérieur à celui d’un bon infirmier. Il s’agit là, plus d’une action de propagande nationale que de coopération sanitaire.

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