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Les conséquences de la découverte de l’Amérique en 1492 -

1492, la découverte : 

Reste la date officielle ou Christophe Colomb débarqua avec ses caravelles, pour « découvrir » l’Amérique. Cela marquera la fin du Moyen Âge et le début des « temps modernes » et bien sûr : le début des échanges commerciaux avec ce « Nouveau Monde ».

En effet, de 1540 à 1650, plus de 12 000 bateaux espagnols transportèrent des cargaisons, depuis les Amériques vers l’Europe (l’Espagne). Avec seulement 5 % de pertes. En retour, l’Europe exportera vers les Amériques toutes sortes de produits – du vin, des armes, du thé, du papier, des produits textiles … et … des esclaves.

Les changements en Espagne après le découverte :

Bien sûr, tout de suite on pense à des tonnes d’or (« le siècle d’or espagnol ») et l’immense bonne fortune pour l’Espagne qui créera une sorte de chambre de commerce : la Casa de Contratación de Séville en 1503. Celle-ci supervisera et gèrera tout ce qui concerne le commerce et la navigation d’outre-mer. Aucune marchandise ne peut être importée sans avoir été préalablement déposée à la Casa de Contratación, et soumise à un impôt de 20 % pour le compte de la couronne espagnole ! La ville de Séville, la « Grande Babylone d’Espagne » acquiert ainsi un statut mondial et attire nombre de commerçants de toute l’Europe.

Un bouleversement sociétal :

La découverte et la conquête provoquera un énorme bouleversement écologique dans ces nouveaux territoires d’Amérique. Cette découverte ne pourrait plus se mettre en place de nos jours. Christophe Colomb n’obtiendrait plus le financement de son expédition. De par les principes de précaution qui nous commande (inscrit dans notre constitution), et puis de quel droit pourrait-on aujourd’hui coloniser un peuple minoritaire. Et encore plus : de le convertir au christianisme ?

JR ne travaillerait pas dans le pétrole, il devrait se contenter de garder ses vaches !

Des 80 à 100 millions d’Indiens américains que comptait ce continent avant 1492, se réduira, un siècle et demi plus tard à seulement : entre 3 à 5 millions d’habitants. Bien sûr tous tenus à l’écart de toute revendication.

Et encore :

  • « L’importation » : via les colons qui introduisirent auprès des populations locales : le plasmodium falciparum, un parasite, cause de la malaria (paludisme),
  • L’Américain Charles C.Mann soulève des conséquences considérables : 
    • Dans le nord, avec un climat froid, difficile de survivre, pour les moustiques porteurs du paludisme;
    • Mais dans le sud-américain, les Caucasiens (colons) s’en tirèrent beaucoup plus mal. Dans les champs de coton et de tabac infestés de moustiques, seuls les esclaves venus d’Afrique, étaient protégés, car ils avaient apporté avec eux une certaine immunité.
  • Les Indiens d’Amérique subiront dès le XVIe siècle : les effets meurtriers d’un choc épidémiologique inédit. Par des épidémies venues de « l’Ancien Monde ». Les autochtones non-immunisés contre les infections virales et bactériennes graves introduites par les colons européens à savoir : la variole, la grippe, le typhus, le choléra, la peste, les oreillons, la rougeole ou encore la rubéole. Au sud des États-Unis actuels par exemple, on estime que la dépopulation sera de l’ordre de 80% dès le XVIe siècle.
  • Cette baisse de population s’explique aussi par la violence de la conquête, par la dureté des conditions de travail due au système de l’encomienda : Système économique dans lequel le roi confie des terres à un Espagnol qui doit y faire travailler, de façon forcée, les esclaves et les indiens.

Des bouleversements mondiaux sur l’agriculture :

  • La patate douce, importée d’Amérique jouera un rôle important dans l’explosion démographique de la Chine ;
  • Une dégradation importante des ressources naturelles des populations locales, par le passage brutal de l’économie naturelle à une économie de production ;
  • De nombreuses forêts de montagne seront victimes de ces nouvelles terres cultivées par les trois « cultures américaines » – maïs, pomme de terre et patate douce -. Ces pentes, désormais débarrassées de leurs arbres, sans protection contre la pluie et les glissements de terrain. Les zones autour du Yangtze et du fleuve Jaune sont encore maintenant en proie, presque chaque année, à des glissements de terrain.

Mais encore avec cette découverte ;

  • L’utilisation de grandes quantités de fientes séchées d’oiseaux du Pérou comme engrais ;
  • Le transfert de certains animaux, plantes et micro-organismes d’un continent à l’autre bouleversera littéralement les systèmes écologiques existants ;
  • Le caoutchouc naturel a été expédié à travers l’Atlantique en quantités toujours plus importantes. Les exportations de caoutchouc du Brésil augmenteront fortement. La demande progressera encore plus rapidement et les prix continueront de grimper… Jusqu’à ce qu’un champignon ne décime la quasi-totalité des plantations de caoutchouc d’Amérique du Sud ;
  • Un Britannique : Henry Wickham, via de la contrebande, il importera du Brésil vers l’Asie des graines d’arbres de caoutchouc (1876). La Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie deviendront ainsi des superpuissances productrices de caoutchouc, remplaçant le Brésil, le Venezuela et le Suriname.

Une balance commerciale favorable à l’Europe :

  • Le développement des relations commerciales de la façade Atlantique de l’Europe, avec l’enrichissement de villes portuaires (Anvers, Séville) ;
  • De grosses fortunes se bâtirent : celles d’assureurs, de banquiers, de transporteurs, d’agriculteurs espagnols ou portugais… Mais aussi celle du roi d’Espagne qui recevait 20 % de toutes les cargaisons précieuses. Mais cela provoquera également de grosses faillites causées par le manque de liquidités des Américains qui n’arrivaient pas à payer tout ce qu’on leur vendait – entraînant, même, une forte baisse des prix. En moyenne, les prix, une fois arrivés en Amérique, étaient multipliés par deux voire par trois. La ville de Gênes prit une part importante (10%) de ce commerce, surtout celui du papier.

En 1664, la Nouvelle-Amsterdam est conquise par les Anglais et rebaptisée New York.

Archéologues, scientifiques, botanistes, entomologistes, anthropologues, géographes, biologistes et historiens soulignèrent presque tous : à quel point cet « échange colombien » façonnera le monde d’aujourd’hui.

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