Concernant ces anecdotes : Tout d’abord j’ai connu l’Algérie de 1955 à 1962, Quand ma famille a dû quitter le Maroc, par le train, avec quelques valises, chassée par les événements au Maroc. Mon oncle s’est alors installé à Oran, mon père à Alger. Moi, j’ai été mis en pension en France à Besançon jusqu’en 1957, laissant mes parents s’installer dans leur nouvelle vie. Je me rendais en Algérie que pendant les vacances.
Un merveilleux pays inondé de soleil, de plages et de mes premières petites amies. Avant d’intéger une école militaire de technologies (Armée de l’air) au Cap Matifou (près d’Alger), en 1957
Ensuite, un retour précipité de ma famille en 1962 à Besançon berceau d’origine de la famille.
Puis, plus tard, de nombreuses missions professionnelles sur place, de conseils et de formations de 1981 à 1995, d’une durée de une à deux semaines tous les mois, pour un Laboratoire pharmaceutique américain.
Avertissement : selon la célèbre formule : « Toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite ». |
anecdotes sur la vie quotidienne en Algérie de 1981 à 1995 :
- Les pénuries :
- Au cours d’un voyage à Constantine, mon chauffeur, au moment de rentrer sur Alger. « Mince, j’ai oublié d’acheter des pois chiches » devant mon étonnement, « cela fait trois mois qu’on ne trouve plus de pois chiches à Alger, dans l’est ils en trouvent encore provenant de Tunisie » ;À certaine époque, le soir il fallait rentrer à son domicile avec les essuie-glaces de sa voiture de peur de se les faire voler durant la nuit !
- L’essence manquait parfois hors de l’agglomération d’Alger, pour un pays producteur de pétrole !
- Les plages autour d’Alger : Moi qui dans les années 50, avait connu les endroits paradisiaques de « Fort de l’eau », « Aïn Taya » « Sidi Ferruch ». En 1980 je retrouvais l’enfer (malpropreté, des dépotoirs avec une foule d’adolescents … sans aucune fille et de la Police partout). À cette époque il était impossible pour une fille de se baigner sur une plage publique en maillot de bain, sans risquer de se faire violer immédiatement sur la plage !
- Les jeunes (filles et garçons) de l’intelligentsia se baignaient eux, sur des plages privées gardés par des hommes armés, ou parfois sur des petits bateaux avec force de drogues et de Whisky !
- Pour marcher dans la rue, nécessité de s’habiller sobrement sans cravate, en jean-polo et sans appareil photo en bandoulière.
- Les transports,
- Jamais dans un transport en commun,
- Pour les taxis choisir toujours un chauffeur âgé (d’avant l’indépendance) et lui donner l’adresse française de la rue … pour détendre l’atmosphère et la rendre plus cordiale ;
- Hors des grandes agglomérations, pour tous déplacements en voiture, se faire accompagner d’un chauffeur et d’un « fixeur » comme en zone de guerre, pour les reporters.
Notre correspondant permanent en Algérie
Un franco-algérien, marié à une Française, présidente d’une amicale « d’épouses françaises », très nombreuses parmi les élites politiques ou économiques. Il possédait plusieurs congélateurs, pour survivre quelques temps et pour conserver des réserves (de poissons, de gibiers – sangliers compris), car ceux-ci restaient très nombreux depuis qu’on ne les chassaient plus … (au grand bonheur des paysans locaux, qui bénévolement organisaient des battues pour des chasseurs venus de France, mais bien sûr, sans toucher aux animaux tués, obligeant les chasseurs à dépecer sur place les beaux morceaux pour les porter eux-mêmes, jusqu’aux 4×4).
Ces réserves de congelées servaient aussi d’offrandes à des décideurs locaux, lors de nos négociations.
Dans les immeubles chics du centre-ville d’Alger, on pouvait trouver dans les années 60, des ascenseurs, comme dans toutes les grandes métropoles du monde. Mais là, depuis très longtemps ceux-ci étaient définitivement en panne. J’ai même rencontré une fois une cage d’ascenseur remplie jusqu’au 2e étage, d’ordures déversées par les habitants mêmes de l’immeuble.
Autres petites anecdotes de la vie courante
Une fois en tournée dans une ancienne station balnéaire, j’avais trouvé (difficilement) une chambre d’hôtel, en rentrant le soir, ma chambre n’était jamais faite. Au bout de plusieurs jours, je suis allé à l’accueil pour me plaindre (poliment) Le directeur m’a répondu qu’il n’avait pas de personnel pour faire les chambres des « capitalistes » et que c’était à moi de faire mon ménage ! Bonjour le tourisme !
Dans les cités, il ne fallait jamais marcher le long des immeubles, car les ascenseurs en panne incitaient les locataires à jeter leurs ordures par la fenêtre !
D’une manière générale les contacts avec la population (restaurants, commerçants, dans la rue …) étaient plutôt agréables, surtout si vous étiez reconnu comme un ancien d’Algérie (« c’était mieux avant ») exceptés de certains officiels politiques (souvent corrompus), qui vous recevaient avec mépris et condescendance ! (Mais c’était la règle du jeu du moment !)
Un jour, alors qu’on traversait un quartier populaire, en passant devant un mariage, il s’est arrêté devant la maison : « Viens avec moi, tu vas voir ce qu’est un mariage ici ». Il ne connaissait personne, il m’a présenté comme un Français en voyage, et nous avons été invité très chaleureusement à nous joindre à la fête, mais … aucune femme présente, que des hommes ! Ces dames faisaient la fête, entre elles à l’étage (on entendait leurs Youyous !)
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