Des problèmes récurrents de corruption, affectent tant le milieu politique qu’économique, l’Algérie, depuis son indépendance en 1962. L’Algérie a connu cette corruption systémique a eu des conséquences directes sur le développement du pays, sa gestion des ressources naturelles et le niveau de vie de sa population.
La corruption mine la stabilité politique, sociale et économique de l’Algérie. Et menace la sécurité et la sûreté de la société civile dans son ensemble. Elle crée un terrain propice aux activités relevant de la criminalité organisée, voire du terrorisme. Les agissements illicites étant facilités par la complicité de fonctionnaires corrompus.
Contexte historique de la corruption en Algérie
Dès les premières années suivant l’indépendance, l’Algérie a adopté un modèle étatique centralisé, avec une économie largement contrôlée par l’État. Cette structure a créé un terreau fertile pour les pratiques corruptrices.
- Période post-indépendance : Après 1962, le FLN (Front de Libération Nationale) est devenu le parti unique, concentrant tous les pouvoirs. Les ressources issues du secteur pétrolier ont permis aux dirigeants de renforcer leur contrôle sur l’économie et de distribuer privilèges et postes stratégiques à leurs fidèles.
- Années 1990 : Pendant la décennie noire (FIS), marquée par la guerre civile, la corruption s’est intensifiée dans un climat d’instabilité politique et de violence. Les réseaux occultes se sont renforcés, notamment au sein des services de sécurité et de l’armée.
- Années 2000 et 2010 : Sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, plusieurs affaires majeures ont éclaté, impliquant des politiciens de haut rang. Des dirigeants de grandes entreprises publiques comme Sonatrach (compagnie nationale des hydrocarbures).
La corruption dans le milieu des affaires
En 2024, l’Algérie était à la 107e place du classement des pays les plus corrompus. Selon l’indice de perception de la corruption » de l’ONG Transparency International,.
Le secteur économique algérien est fortement touché par les pratiques corruptrices. Notamment dans les domaines des hydrocarbures, des infrastructures et des marchés publics.
- Le secteur pétrolier : En raison de la richesse des hydrocarbures, ce secteur est particulièrement exposé à la corruption. Des pots-de-vin, surfacturations et détournements de fonds sont monnaie courante.
- Les marchés publics : De nombreux projets d’infrastructures, souvent financés par des fonds publics, sont entachés de malversations. Des entreprises obtiennent des contrats grâce à des complicités politiques, sans respect des critères de compétence ou de transparence.
- Le blanchiment d’argent : Des réseaux organisés exploitent les failles juridiques pour blanchir des capitaux illicites, souvent issus de commissions occultes.
La corruption politique et l’influence des militaires
Le pouvoir en Algérie repose fortement sur l’armée, qui a joué un rôle central depuis l’indépendance. Les militaires influencent les décisions politiques et économiques, constituant ainsi un « État profond » (ou « deep state ») aux réseaux bien implantés.
Durant des décennies, l’Algérie fut en quelque sorte la possession de la caste militaire. Le pays étant dirigé par une petite centaine de généraux, le niveau supérieur de la nomenklatura nationale. L’armée contrôlait tout le pays à travers une clientèle d’obligés ou d’associés civils.
- Le « système » militaire : Les généraux et hauts gradés ont bénéficié d’un accès préférentiel à de nombreuses opportunités économiques (import-export, marchés immobiliers, concessions minières).
- Affaires impliquant des militaires : Plusieurs généraux algériens ont été cités dans des affaires de corruption liées à l’acquisition de matériel militaire et à des malversations financières.
Conséquences de la Corruption
La corruption a eu des effets dévastateurs sur la société et l’économie algérienne :
- Ralentissement du développement : Les fonds publics sont souvent détournés au détriment des infrastructures et des services sociaux essentiels (santé, éducation, etc.).
- Déséquilibre social : La corruption alimente les inégalités et renforce les privilèges d’une élite politico-militaire.
- Fuite des cerveaux : Le manque de perspectives et les dysfonctionnements systémiques poussent de nombreux jeunes Algériens à quitter leur pays.
Lutte contre la corruption : enjeux et perspectives
Bien que des tentatives de lutte contre la corruption aient vu le jour, les résultats demeurent limités.
- Institutions de contrôle : Des organismes comme l’Office Central de Répression de la Corruption (OCRC) ont été mis en place, mais leur action est freinée par le manque d’indépendance judiciaire et les pressions politiques.
- Mouvements citoyens : Depuis le mouvement Hirak en 2019, la société civile algérienne manifeste une volonté accrue de lutter contre les abus de pouvoir et les pratiques corruptives.
Anecdote personnelle.
Durant des années j’ai très modestement participé à un projet de construction d’une unité de fabrication de produits pharmaceutiques pour tout le Maghreb. J’ai accompagné des invités de la marque. À savoir, des couples de la Nomenclatura algérienne en Grèce, en France en Turquie … Une fois, à Istanbul, dans un des meilleurs restaurants de la ville, durant la prise de commande, l’épouse de « l’homme sous influence » exigea que son mari passe sa commande en Arabe, alors que le Maître d’hôtel parlait parfaitement le Français. »Parle-lui en Arabe, car tu es dans un pays arabe ! » Ce qu’elle fit lorsque qu’arriva son tour de commander. Alors que nous nous avons passé la commande en Français. Résultat nous avons été parfaitement servis, elle n’a reçu aucun des plats qu’elle avait commandé !
Mon épouse a du accompagner des enfants d’interlocuteurs algériens pour un séjour à Paris.
- Trois des gamins prétendirent qu’on leur avait volé la dotation personnelle, qu’on leur avaient alloué pour en avoir une nouvelle ;
- La honte, deux ont été pris à voler dans une boutique à Disney !
Le dinar algérien (DZD) est la monnaie officielle de l’Algérie depuis son indépendance en 1962. Contrairement à de nombreuses autres devises internationales, le dinar algérien est classé comme non convertible. Cela signifie qu’il ne peut pas être librement échangé sur les marchés internationaux comme le sont les devises convertibles, telles que l’euro ou le dollar américain.
Conclusion
La corruption en Algérie est un problème enraciné dans l’histoire politique et économique du pays. La complexité du système algérien, marqué par les influences militaires et les intérêts économiques occultes, rend la lutte contre ce fléau particulièrement difficile. Toutefois, la mobilisation citoyenne et les appels croissants à une gouvernance plus transparente laissent entrevoir des espoirs de changement. L’avenir de l’Algérie dépendra en grande partie de sa capacité à instaurer des institutions fortes, indépendantes et engagées dans la lutte contre la corruption.
La non-convertibilité du dinar algérien
La non-convertibilité du dinar algérien est principalement due à plusieurs facteurs économiques et politiques. Voici quelques points clés à considérer :
- Contrôle des Changes. Le gouvernement algérien exerce un strict contrôle sur les échanges de devises pour stabiliser l’économie nationale et prévenir la fuite des capitaux.
- Politique Monétaire. La Banque d’Algérie, en tant qu’autorité monétaire centrale, régule la politique monétaire. Et contrôle étroitement les flux de devises étrangères.
- Impact sur l’Économie. La non-convertibilité peut parfois entraver les investissements étrangers directs. En limitant la facilité avec laquelle les entreprises peuvent rapatrier leurs bénéfices hors du pays.
Trafics avec l’Euro et le Dollar
Malgré sa non-convertibilité officielle, le dinar algérien est souvent impliqué dans des transactions informelles avec l’euro et le dollar sur le marché noir. Ou par le biais d’un marché parallèle. Voici quelques points sur ce sujet :
- Marché Noir : En raison des restrictions sur les échanges de devises, un marché noir s’est développé. Où le dinar peut être échangé contre des euros ou des dollars à des taux non officiels et souvent fluctuants.
- Importations et Exportations. Les entreprises et individus peuvent parfois recourir à des transactions en devises étrangères pour faciliter les importations et exportations. Contournant ainsi les restrictions officielles.
- Impact Économique. Bien que ces pratiques puissent répondre à des besoins immédiats, elles peuvent également influencer négativement la stabilité économique. En introduisant des risques de change et en affectant les réserves de devises étrangères du pays.
Anecdote :
Pour la vie d’un étranger vivant en Algérie cela peut tourner au Jackpot. D’abord quand il débarque de l’aéroport d’Alger, il peut disposer de taxis officiels (souvent sales) et des limousines luxueuses de chauffeurs. Qui utilisent des voitures officielles de l’État, mais il faudra vous acquitter de la course en devises convertibles (Euro, dollar américain, Francs Suisse). Dans ce cas, non seulement vous bénéficierez du confort, mais cela vous coûtera de 50 à 25 % du prix normal de la course !
En ville : idem si vous payez en liquide et en devise l’addition sera moindre ! Car des Algériens recherchent à tout prix des devises pour procéder à des achats de produits non-disponibles en Algérie (payables en devises).
En résumé
Le dinar algérien présente une particularité en tant que monnaie non convertible, soumise à un contrôle strict des changes. Malgré cela, son implication dans les échanges informels avec l’euro et le dollar reflète les défis et les réalités économiques auxquels l’Algérie est confrontée. Cette dualité entre la politique officielle et les pratiques sur le marché noir illustre les complexités du système financier algérien.
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