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Staline : une réhabilitation ? -

#Staline, pourquoi on en parle en ce moment ?

Réhabiliter Staline : Poutine, des écrivains, des hauts-fonctionnaires, des hommes politiques, et de nombreux militants communistes souhaitent une réhabilitation. Ils ont interrompu, cette année la campagne électorale en faveur de leur candidat à la présidentielle, Pavel Groudinine. Le temps, comme chaque 5 mars, de déposer des fleurs sur la tombe de Staline, au pied des murailles du Kremlin. Ils cultivent depuis longtemps le culte du “petit père des peuples”. Considéré comme le vainqueur du nazisme et comme l’homme providentiel du développement de l’URSS.

Ce post illustre ma réponse à @OlivierMateu, secrétaire général de la FSM. L’UD 13 (CGT) de son récent article paru dans La Provence qui revendique être “stalinien” !

Sans doute lui, et quelques radicaux de la CGT ont-t-ils une mémoire sélective, qui leur font oublier que Staline a été un des plus grand criminel de tous les temps ?

Ce mouvement de réhabilitation se prolonge aussi (à un degré moindre) sur d’autres tristes figures historiques (Mao, Franco, Mussolini, Castro, Che Guerava…)

En 2018, le Kremlin et Poutine ont fait le nécessaire pour que le film burlesque britannique, La mort de Staline, ne soit pas diffusé en Russie.

Joseph Staline (1878 – 1953)

Avec Lénine, Staline (à 29 ans) organisa une attaque de banque en Géorgie, en 1907 pour financer leurs activités révolutionnaires : Bilan 5 morts !

Staline, Surnommé :  « Le petit père des peuples » ou bien « le Tyran rouge » : estimé comme « trop brutal » par Lénine pour lui succéder. Après avoir évincé tous ses adversaires : Trotski, Kamanev, Zinoviev… Il devint le maître incontesté de l’Union soviétique en 1929. Il créa « le culte de la personnalité », purgea le parti et l’armée en 1935, il déclencha la guerre avec l’Allemagne en Juin 1941. 

En 1920, nommé Commissaire politique sur le front polonais, Staline refuse de transférer sa cavalerie au général Toukhatchevski, faisant échouer la bataille de Varsovie. Il entraîna la défaite soviétique dans la guerre soviéto-polonaise

Après la bataille victorieuse de Stalingrad, durant un an ½, qui provoqua la mort de 1 130 000 de soldats soviétiques et de l’ordre de 100 000 civils. (En tout près de 2 millions de victimes, dont près de 300 000 allemands).  

Staline après la victoire alliée en 1945 atteint l’apogée du régime stalinien, admiré comme vainqueur du régime nazi. Il permettra à son pays de se constituer d’un glacis protecteur d’États fantoches en Europe. Il organisera en 1948 le « blocus de Berlin ».

Staline : l’assassin

Staline ordonna la mort de 15 à 60 millions d’individus :

  • Les famines planifiées de paysans (en Ukraine,) comme répression religieuse :
    • 1921-22 : 20 millions de victimes, dont 1 million de morts ;
    • 1932, La raison : « Vol ou dilapidation de la propriété socialiste ». On confisquait aux paysans : les vêtements chauds, les chaussures et leurs réserves de grains. D’où 1,5 millions morts de faim et de froid…et par suicide ! ;
    • En 1933, des famines dans les “peuplements spéciaux » (Région du Nord et Sibérie occidentale)
  • Le Koulak (« le poing ») en 1930 avec 10 millions d’expulsés dont 20 000 condamnations à morts ;
  • Les procès (truqués) de Moscou (1936-38). Ils condamnèrent les anciens koulaks, les ex-membres des armées blanches, les ex-fonctionnaires du régime tsariste, les criminels récidivistes. Mais aussi : les spéculateurs, les contrebandiers professionnels, les spéculateurs, les brigands, les membres de « sectes » et de l’Église orthodoxe. Ou encore toutes les autres personnes prétendument contre-révolutionnaires ;
  • Les purges avant l’invasion allemande de 1938. S’ajoutent 1600 exécutions par jour et 2 millions de décédés sur les 5 à 8 millions de prisonniers dans les goulags ;

Les massacres ordonnés par Staline :

  • En 1940, le massacre de la forêt de katyn : 22 000 officiers polonais,? Des médecins, ingénieurs, enseignants furent assassinés par la police politique soviétique (le NKVD). Sans compter sur les 60 000 membres des familles déportés. Les victimes seront tuées d’une balle tirée dans la partie postérieure du crâne. Les mains attachées dans le dos. Exécutés par des « exécuteurs de sentences » spécialement entraînées pour cela. Avec des munitions allemandes pour attribuer ces exécutions à l’Allemagne;
  • On estime au total pour les Polonais : 440 000 déportés dont 200 000 tués, pour l’ensemble des années 1930 en URSS ;
  • Le NKVD livrera aux Allemands 43 000 prisonniers originaires de Pologne occidentale ;
  • Lors de l’opération Barbarossa en juin 1941. Le NKVD procède aux transferts, mais surtout au massacre des prisonniers des prisons susceptibles de tomber aux mains des Allemands. Environ 100 000 seront tués par les Russes ;

Les exactions :

  • Les camps de travail forcé « Goulags » : 18 millions de personnes. Et 1,8 détenus mourant de maladies, de faim, de sévices et d’épuisement.
  • 2 millions de paysans exilés : pour une volonté de peupler de façon autoritaire les régions vides, exploiter les ressources de l’immense Russie et terroriser la population. Staline ajouta aussi la fonction de rééducation : le travail forcé devait transformer le monde ancien et forger un « Homme nouveau ».Le dernier camp a été ferme en 1991 
  • En 1931, Staline ordonne la mise en chantier du canal vers la mer Blanche (de 19 écluses et 58 barrages). Juste avant l’enfer hivernal où les températures tombent à – 30 °C. Le projet nécessitera l’emploi de 120 000 prisonniers travaillant par roulement 24 heures sur 24. Soit à l’époque près la moitié de la population carcérale du pays. Pour aller plus vite la profondeur fut limité à 4 mètres donc ce canal ne servit qu’à la navigation de plaisance. 30 000 « zeks » ont péri au cours de sa construction de froid, d’accidents ou de sous-alimentation.

Les déportations :

  • Au cours de « Grande guerre patriotique », plus de deux millions de citoyens soviétiques appartenant à des minorités ethniques. Accusées de constituer un vivier d’agents potentiels de l’envahisseur nazi.

De 1933-1935 des déportations des « Gens du passé » : une campagne de « nettoyage » des villes (Kazakhstan) des éléments superflus ou socialement nuisibles, des membres du clergé. Avec 4 800 morts de faim et d’épuisement. 11 200 expulsés d la région de Volga (Leningrad) ;

  • De 1935-37 : 41 650 personnes exilés de Kiev, d’origine polonaise ou allemande. En 1936 : 5 000 familles d’origine finlandaise.  En 1940 : déportation vers des « village spéciaux ». En Sibérie pour 75 000 réfugiés polonais : des familles d’officiers, hauts fonctionnaires, industriels, grands propriétaires terriens 
  • En 1937 : 172 000 personnes d’origine coréenne (« un vivier d’espions »);
  • Des opérations nationales auprès de 40 000 épouses et 20 000 enfants envoyés dans des orphelinats ;
  • 33 108 « Harbiniens » : des ex-cheminots de Chine orientale après le transfert des chemins de fer régionaux au Japon ;
  • De 1941 à 44 : au cours de la « Grande guerre patriotique ». Plus de 2 millions de citoyens soviétiques appartenant à des minorités ethniques accusées soit de constituer un vivier d’agents potentiels de l’envahisseur nazi. (Des Kartchais, des kalmouls, des Tchétchènes, des Ingouches, des Balkars, des Tartars de Crimée, des Bulgares, des Arméniens, des Grecs, des Kurdes, des Pays baltes, de Moildavie …).

Les exécutions

  • De 1934 à 1953) : L’extrême hétérogénéité des victimes de la “Grande Terreur” rend difficile la qualification de ce crime unique dans sa « catégorie ». Soit : 800 000 personnes exécutées d’une balle dans la nuque, à l’issue d’une parodie de justice, en l’espace de seize mois – soit 50 000 exécutions par mois, ou 1 700 par jour durant près de 500 jours. Dont 111 000 lors d’une « opération polonaise »
  • Le XVIIe congrès du Parti communiste (bolchevik) s’est réuni en février 1934. Parmi les 1996 membres du parti qui y assistèrent, 1108 furent arrêtés et environ les deux tiers d’entre eux furent exécutés en l’espace de trois ans, spécialement pendant les « Grandes Purges ».
  • Au nord, dans une forêt proche de Kiev on trouve un lieu où les services soviétiques ont enterré au moins vingt mille victimes de leur répression, à la fois ukrainiennes et polonaises.

Staline et les poisons

Staline cultivait la mémoire d’Ivan IV, un dirigeant dont la cruauté était selon lui justifiée.

Lénine avait donné l’ordre en 1921 de créer un « laboratoire des poisons » et une usine pour les fabriquer. Appelé plus tard sous Staline le « Laboratoire-1 », sous la direction de Grigori Maïronovsky, connu pour avoir pratiqué des expériences (pendant 30 ans) et sur les prisonniers soviétiques pendant la guerre, ce qui lui a valu le surnom, peu enviable, de « Mengele de Staline ». Maïronovsky injectait du poison à des personnes sous couvert d’un contrôle médical de routine.

Nombre d’exécutions extra-judiciaires se soldèrent par un simple constat d'” insuffisance cardiaque “ ou de suicides suite à une dépression. Des médecins ont déterminé que les balles dont Lénine avaient été victime était enduites de résine de curare toxique.  

L’utilisation par les Soviétiques d’agents neuro toxiques et d’armes chimiques s’est révélée être un modèle clair. Les rivaux politiques, les dissidents, les transfuges, les exilés et les dirigeants des mouvements d’indépendance des républiques soviétiques étaient visés. Les victimes de ce sort étaient innombrables, a déclaré Boris Volodarsky, vétéran des services de renseignement militaires russes.

Cette maison “Kamera” aurait été recréé dans les années 1990.

Les hôpitaux psychiatriques

La psychiatrie punitive en URSS représente un système utilisé pour emprisonner les dissidents dans les hôpitaux psychiatriques, (pour “schizophrénie”) entre les années 1930 et 1950. Un des premiers hôpitaux psychiatriques dans lequel sont enfermées des personnes pour des raisons politiques à  Kazan. 1 802 patients y décèdent. En 1935, La Russie avait : 102 établissements existent en URSS disposant de 33 772 lits et en 1955 : 200 établissements disposant de 116 000 lits. Tout le système des hôpitaux psychiatriques est subordonné à la direction du 5e comité de contrôle du KGB et c’est pourquoi toutes les sanctions à l’encontre des détenus en vue de « guérir » ceux qui étaient dissidents sont prises au su de ce 5e comité

Staline, ses initiatives

  • Des exploits de production (totalement inventés) tel le mineur Stakanovitch. Pour afficher un réalisme socialiste : exalter le travail, la Patrie … et Staline : le culte de la personnalité (après Lénine) ;
  • Initiateur de la « Dictature du prolétariat » ;
  • Un rempart au nazisme allemand : « l’homme d’acier » ;
  • Un personnage terrifiant, d’une prodigieuse méchanceté – « Tyran du Moyen Orient » – d’origine géorgienne. ;
  • Il assassina sa 2ème épouse Nadejda au cours d’une violente dispute d’une balle de révolver et fit passer ce crime comme dû à une appendicite ;
  • Il mentait à tout le monde, tout le monde le savait et Staline savait que tout le monde savait !  
  • Ce qu’il pensait (déjà) de « l’Ukraine : un conglomérat d’animaux » « des sous-hommes !» ;
  • Créateur des Appartements communautaires (1 famille par pièce) ;
  • Fit construire un temple pour le peuple : le Métro de Moscou ;
  • Les Procès de Moscou truqués et spectaculaires, organisés par Staline, pour éliminer physiquement les vétérans bolcheviks de la révolution russe, qui avaient mené à bien la création de l’Union soviétique en compagnie de Lénine, de 1936 à 1938 … et “s’il n’en reste qu’un, je sera celui-ci” ;
  • Il procéda à la collectivisation intégrale des terres.
  • Il fit assassiner Trosky au Mexique

« Un seul mort est une tragédie ; un million de morts est une statistique. »

Conclusion :

Bien d’autres crimes, exactions, arrestations peuvent être attribués à Joseph Staline, mais j’en relate ici assez, pour ne pas souhaiter la réhabilitation du camarade Staline.

Qu’en pensez-vous Olivier avant de revendiquer la succession de @Philippe Martinez?

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